Bientôt un repérage systématique de la dépression post-partum : comment ça va se passer ? - Terrafemina

Publié le Mercredi 29 Septembre 2021
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Un repérage systématique de la dépression bientôt post-partum mis en place
La dépression post-partum touche entre 15 et 30 % des mères. Une réalité jusqu'ici peu - voire pas du tout - prise en charge par les services publics. En 2022, enfin, un rendez-vous sera systématiquement mis en place avec un·e professionnel·le de santé vers la 5e semaine.

"100 000 femmes par an souffriraient de la dépression du post-partum − 15 %, je crois que c'est le chiffre couramment admis. Dans un sondage récent, 30 % des mères et 18 % des pères disent avoir connu un épisode dépressif", constate avec gravité le secrétaire d'Etat à l'enfance, Adrien Taquet, lors des assises sur la santé mentale. Seulement, face à ce constat, peu d'aide et de moyens ont jusque-là été instaurés.

La preuve - encore - en chiffres : 5 % des femmes uniquement affirmaient avoir été diagnostiquées quand 78 % des parents confiaient ne jamais avoir entendu parler du terme et de ses conséquences lors de rendez-vous avec des spécialistes, révèle un sondage réalisé par Opinion Way pour l'application de consultations médicales Qare.

La solution émise par le gouvernement ? Un "entretien systématique autour de la cinquième semaine après l'accouchement" qui entrera en vigueur en 2022, explique Adrien Taquet, dont le but sera de repérer les cas alarmants. "Pour les femmes à risque, il sera suivi d'un second entretien autour de la douzième semaine".

Médecins et sages-femmes mobilisé·e·s

Qui s'en chargera ? Les médecins traitants des parents ou les sages-femmes, qui auront été préventivement formé·e·s et sensibilisé·e·s au repérage des dépressions post-partum, une pathologie qui reste particulièrement taboue encore aujourd'hui. Si celle-ci est suspectée ou confirmée, la patiente sera dirigée vers un·e psychiatre ou un·e psychologue.

Dans le cadre du plan "1000 premiers jours", qui vise à améliorer l'accueil et le soutien durant les 1000 premiers jours de l'enfant, 10 millions d'euros seront également alloués à "conforter l'offre en psychiatrie périnatale" en "ouvrant 5 à 10 nouvelles unités de soins conjoints parents-bébé et en créant 15 à 20 nouvelles équipes mobiles", précise le secrétariat d'Etat.

Une mesure qui pourrait véritablement faciliter - voire transformer - le quotidien de nombreux·se·s parents, et qui consiste en un pas décisif vers la déstigmatisation de la santé mentale des jeunes mères. A suivre.

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